« Cela faisait un certain temps que je soupçonnais ma femme d'avoir une
relation extraconjugale. Je suis donc rentré chez moi à l'improviste et
évidemment, je l'ai trouvé complètement nue sur le lit. J'ai
immédiatement fouillé l'appartement pour trouver le coupable. En vain. Et
puis je me suis souvenu qu'habitant au 15e étage d'une tour, nous
disposions d'un petit balcon. J'ai donc ouvert la porte-fenêtre et c'est
là que j'ai vu cet homme, suspendu dans le vide et s'agrippant à la
rambarde du balcon. Je lui ai piétiné les mains pour qu' il tombe mais il
tenait bon. Alors je suis parti chercher un marteau. À grands coups sur
chaque main, il a fini par lâcher prise. Mais un arbre a amorti sa chute.
Voyant qu'il bougeait encore, j'ai attrapé le réfrigérateur de la
cuisine et je l'ai fait basculer sur cet individu. L'effort a été si
violent que j'ai succombé à une crise cardiaque. Et donc me voilà ».
« Ah bon ?, répond Saint Pierre, passionné. C' est bon, vous êtes admis
au Paradis. »
Un second homme se présente peu après et commence à raconter l'histoire
de sa mort à Saint-Pierre.
« Voyez-vous, débute t-il, j'étais en train de repeindre mon balcon au
17e étage d'une tour. Mon tabouret a vacillé et j' ai basculé dans le
vide. Mais j'ai eu la possibilité de me rattraper à un balcon deux
étages plus bas. Je pensais être sauvé quand le propriétaire de ce
balcon a commencé à me piétiner les mains, puis à me casser les doigts
à coups de marteau. Il était fou ce type, furieux que je m'accroche à
son balcon. Et pire lorsque j'ai lâché prise, comme je ne suis pas mort
tout de suite, il m'a balancé son frigo sur la tête pour m'achever...
Dingue... »
« Oui j'ai entendu parler de cette histoire, vous pouvez entrer au
Paradis... »
Un troisième homme arrive et entame lui aussi son récit à St Pierre :
« Moi, j'ai rien compris, franchement, je ne sais pas comment c'est
arrivé. J'étais caché à poil dans un frigo... »