Rencontre entre Ephiron et Grenadille

J'étais donc en route vers le domicile de Grenadille. J'étais très honoré qu'elle ait accepté ma proposition de se promener avec moi. Ce n'est pas grand chose, mais une ballade à deux me permettrait d'en savoir un peu plus sur cette jeune prêtresse, et à elle d'en savoir un peu plus sur moi.

Après environ un quart d’heure de marche, j’aperçus un plan d’eau, où des grenouilles sautaient sur des nénuphars. Le petit lac était entouré d’herbe verte, avec des fleurs toutes aussi jolies les unes que les autres. Le paysage que je voyais là était magnifique, et les couleurs étaient vives, éclatantes. Je continuai ma route, le temple ne devait pas être bien loin à présent.

Elle habitait un endroit légèrement coupé du reste du monde, et où la solitude régnait. Elle m’avait dit, dans une courte discussion, où se trouvait son domicile, et qu’elle aimerait bien avoir de la visite de temps en temps ; c’est pour cela que je me trouve ici, dans ce coin reculé.

Enfin, j’aperçois le temple après quelques minutes à vagabonder dans la forêt, une carte dans la main. Je m’approche, silencieux...

J’étais partie cueillir des baies dans les buissons alentours, à quelques mètres du lieu où j’habite. Je m’étais habillée pour l’occasion non pas d’une robe de prêtre, mais d’un pantalon léger, d’une chemise blanche et mon sac à dos avait été remplacé par un sac en bandoulière, qui était plus pratique pour stocker les précieux fruits que je ramassais. Bientôt le sac fût rempli à ras bord, et je décidai de rentrer dans le temple qui était abandonné à mon arrivé, il y a quelques mois, et que j’avais aménagé pour y vivre à mon aise.

Je m’arrête. Je regarde en direction de mon habitation. Une forme humaine, que je distingue mal à cause des branches d’arbres, se trouve devant le temple, observant les lieux, et cherchant visiblement quelqu’un. Sachant que je n’ai aucun voisin, je suppose que c’est moi que l’inconnu cherche. Je m’approche enfin, restant sur mes gardes. Je reconnais Ephiron, qui est de dos, et qui ne m’a pas encore aperçue. Je m’avance encore vers lui, et pose doucement ma main sur son épaule pour ne pas lui faire peur.

-Bienvenu Ephiron, bienvenu chez moi, dans mon havre de paix.

Puis, encore avec douceur, je le pousse devant moi, pour le faire entrer dans le temple, qui n’a aucune porte autour, seulement des piliers de pierre. Je lui fais signe de s’asseoir à même le sol, sur les branchages posés dans un coin de la « pièce ».

Il n'y a quasiment aucun meuble à l'intérieur; une cuisinière dans un coin, une étagère remplie de livres plus loin, deux autres meubles servant surement au rangement des effets personnels. Comme quoi il ne faut pas grand chose pour être heureux.

Je pose ma récolte entre nous deux après m'être assise à mon tour, et commence à piocher les baies que je mange avec gourmandise, et j’invite Ephiron à en prendre aussi.

-Alors Ephiron, comment va tu depuis la dernière fois que l’on c’est croisés ?

Ephiron pris une baie et dit à Grenadille qu'elles étaient délicieuses.
Puis il répondit à la question qu’avait posée la prêtresse quelques
secondes plus tôt :

-Hum oui je vais très bien et toi donc ? Que fais tu de beau ?

Ephiron sourit à son interlocutrice.

-Sinon c'est très beau chez toi, j'ai toujours rêvé d'avoir petite maison dans la forêt loin du reste du monde.

Ephiron commença à rêvasser, songeant à ce coin de paradis qu’il n’avait que dans ses rêves, et pas dans la réalité.

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